Le vendredi 23 mars 2018, la France a été le théâtre d’un énième attentat. Celui-ci a eu lieu à Trèbes, dans l’Aude, près de Carcassonne. Pour l’instant, le bilan des victimes de l’islamiste Redouane Lakdim s’élève à quatre morts. Parmi les défunts, nous trouvons le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, un officier de gendarmerie dont la bravoure est allée jusqu’à l’héroïsme. Il a en effet offert sa vie contre la survie d’otages. Mort dans la nuit de ses blessures, les témoignages poignants se succèdent, dont celui d’un chanoine de la proche abbaye de Lagrasse.
Le portrait d’un terroriste
Né en 1992, Redouane Lakdim était un terroriste islamiste naturalisé français depuis la nationalité marocaine. Fiché S depuis 2014 et déjà condamné en 2011 pour la détention d’armes puis en 2014 pour outrage contre un agent, avant d’être incarcéré en 2016 pour trafic de drogue, il était normalement suivi par les services du renseignement français.
Sa compagne est elle aussi fichée. Pourtant, Redouane Lakdim a pu commettre un attentat à Trèbes, à proximité de Carcassonne, en réalisant une prise d’otages au sein d’un Super U. Comme s’il sortait de nulle part… !
Encore un attentat
Actuellement, alors que le bilan des victimes a été porté à quatre morts, le possible enterrement du terroriste à Carcassonne fait polémique. Jean-Claude Pérez, ancien maire de Carcassonne inscrit au Parti socialiste, s’y est opposé. De nombreux administrés ont déjà signé des pétitions dans le même sens. Ces réactions s’enchaînent alors que de nombreuses communes de l’Aude sont censées accueillir des camps de migrants, pas toujours vus d’un bon œil par les habitants. France 3 a consacré un reportage à l’attentat de vendredi dernier :
Depuis quelques années, les Français ont dû malheureusement s’habituer aux attentats. S’ils ont de plus en plus de mal à comprendre que des islamistes fichés puissent passer à l’acte comme si de rien n’était, ils sont encore protégés par quelques hommes de valeur. Parmi eux, nous trouvons le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui a offert sa vie vendredi contre celle d’otages. Grièvement blessé par deux balles puis par des coups de couteau à la gorge, il est finalement décédé à l’hôpital pendant la nuit. Remarquons que son sacrifice a également servi à donner le signal de l’assaut par le GIGN. En effet, l’officier de gendarmerie avait son téléphone portable en ligne avec ses collègues, de sorte que ces derniers ont entendu les coups de feu qui les ont incités à faire irruption pour abattre le terroriste. En tout, il est resté près de deux heures et demie avec son bourreau…
Un officier de cœur
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a salué le geste du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame. Coup du sort, ce dernier avait dirigé il y a quelque temps à Carcassonne un exercice simulant une prise d’otages dans un supermarché… Il était fiancé avec une certaine Marielle, avec laquelle il était déjà uni civilement. Le mariage devait être célébré le 9 juin 2018 près de Vannes. Le père Jean-Baptiste, des chanoines de Saint-Augustin de l’abbaye de Lagrasse (à une trentaine de kilomètres de Trèbes) que le couple fréquentait, a pu donner l’extrême-onction à l’officier inconscient sur son lit d’hôpital, à l’article de la mort, vers 21 heures vendredi soir. À l’annonce de son décès, la France a été unanime pour célébrer son héros :
Le lieutenant-colonel Beltrame était catholique pratiquant depuis 2008 et il a reçu la confirmation en faisant sa première communion en 2010. S’étant engagé dans la gendarmerie pour protéger ses concitoyens, il a vécu son amour de la France jusqu’au sacrifice de sa personne. Son geste a suscité beaucoup d’émotion et une véritable vague d’engouement. Il semble incarner en lui toute une patrie. Mais espérons que cela ne soit pas vain. Julie, la caissière libérée grâce à l’officier, une mère de famille, a déjà pu témoigner de sa reconnaissance. De fait, elle est encore sous le choc. Monseigneur Alain Planet, évêque de Carcassonne et Narbonne, a célébré une messe pour les victimes de l’attentat le dimanche 24 mars 2018 en l’église Saint-Étienne de Trèbes. Mais la population locale est encore bouleversée. Et on le comprend !