Lorsque le diagnostic tombe, le choc peut être terrible. C’est une lapalissade de le dire, mais on se passerait volontiers de certaines maladies… De nombreuses pathologies, et pas seulement certains cancers, condamnent assurément l’espérance de vie du malade à plus ou moins long terme. Mais il existe plusieurs traitements pour lutter contre les effets et l’évolution de chaque maladie. Pourtant, imaginez qu’un médecin vous diagnostique Parkinson… puis vous explique que les médicaments possibles coûteraient trop cher à la collectivité, l’euthanasie étant beaucoup plus raisonnable. Sympathique, non ? C’est pourtant peu ou prou ce qui est arrivé à un Canadien du nom de Roger Foley…
Roger Foley, citoyen canadien
La République française est en train de s’interroger sur différentes questions bioéthiques. Parmi elles, il y a une possible légalisation de l’euthanasie, bien qu’elle existe déjà sous une forme adoucie depuis la loi Claeys-Leonetti. Dans d’autres États, le suicide assisté ou la mort assistée est depuis plusieurs années en vigueur. C’est notamment le cas, outre-Atlantique, du Canada. Malheureusement, cela donne lieu à des préoccupations financières, alors que le vivant ne devrait officiellement pas se monnayer. Cela rappelle, dans un autre registre, une séquence humoristique très grinçante de Monthy Python :
Au Canada, un homme de 42 ans est gravement atteint d’une maladie neurodégénérative peu enviable. Ce dénommé Roger Foley, malheureusement trop habitué de l’hôpital Victoria de London dans l’Ontario, se lamente du sort qui lui est proposé. Un reportage à son sujet est passé sur la chaîne de télévision CTV News. Il a aussitôt été relayé par l’Euthanasia Prevention Coalition, un groupe de pression canadien qui lutte contre l’euthanasie. L’association a souhaité interpellé l’opinion publique en estimant que Roger Foley pouvait être n’importe qui, c’est-à-dire vous ou moi…
Un ras-le-bol contre le système de santé
Roger Foley a encore toute sa tête et la capacité de s’exprimer. Il a donc pu témoigner de la façon dont il est soigné, évoquant des maltraitances en pagaille. Parmi ses confidences, il évoque l’ingestion de nourritures périmées. Ayant désiré rester le plus longtemps possible chez lui avec une assistance à domicile, cette dernière a été la source de négligences et de mauvais traitements, si bien que ce patient a dû plusieurs fois être admis dans des services d’urgence.
Finalement, la Sécurité sociale de l’Ontario a refusé à Roger Foley toute assistance à domicile, jugée trop coûteuse. À la place, elle lui a proposé le suicide assisté – remboursé, sans doute, mais à qui ? Cette « mort assistée », comme il l’appelle, est donc devenue une option thérapeutique comme une autre au Canada.
Bouleversé et profondément choqué, le malade déplore que la valeur intrinsèque de la vie ne soit plus mise en exergue. Il explique que les services de santé font comprendre aux gens qu’ils sont un poids pour la société, de façon à les culpabiliser et à les persuader de disparaître au plus vite. C’est d’ailleurs pourquoi le sujet alimente de nombreux débats, comme dans cette vidéo :
Ayant refusé la mort anticipée qui lui était proposée, et comme toute assistance à domicile lui a été déniée par les services sanitaires canadiens, Roger Foley est toujours à l’hôpital. La Sécurité sociale locale, devant ce choix inattendu, a décidé de refacturer au patient le coût de son hospitalisation : 1 800 dollars canadiens environ par jour ! Le pauvre homme a de quoi regretter d’avoir cotisé jusqu’à ce que la maladie l’empêche de travailler… !