L’institut Odoxa a mis en place un sondage, pour le compte du laboratoire Lundbeck. Ce dernier est spécialisé dans la recherche concernant la dépression et la schizophrénie. Selon les premiers résultats, le travail serait la première cause de dépression chez les Français. Pour l’occasion, un professeur et psychiatre exerçant en hôpital a été interrogé sur ce phénomène de société en expansion.
Plus d’un Français sur quatre souffre une fois de dépression
Selon le sondage, plus d’un Français sur quatre déclare avoir un jour souffert de dépression. Ce trouble psychologique particulier est en progression ces dernières années. Par ailleurs, pour 56 % des personnes interrogées, le travail serait la première cause de dépression en France.
Cette pression serait constante à partir de la fin des études. Selon le professeur et psychiatre Raphaël Gaillard, cette pression proviendrait du fait d’obtenir un travail rapidement et – surtout – de le garder dans le temps. Cependant, avec la société actuelle et la crise durable, cette pression est davantage pesante.
Un parcours professionnel plus fragile et changeant
Avec le chômage et la précarisation de certains emplois, le parcours professionnel d’un individu est souvent jalonné de changements d’entreprise et de poste. Toujours selon Raphaël Gaillard, ces changements ajoutent du poids à la pression initiale.
Le travail (ou son absence) peut-être source d’une ambiance de déprime, puisque les personnes ont tendance à se faire des reproches et à être déçues d’elles-mêmes. Or, selon Raphaël Gaillard, il est très dur pour l’esprit humain d’être déçu de soi-même.
Malheureusement, la dépression est encore un tabou dans la société. En effet, selon le sondage Odoxa les salariés ont moins de mal à parler de maladies graves, tel le cancer (68 %), que de la dépression qu’ils peuvent subir. Seulement 59 % des personnes interrogées se disent prêtes à partager leur vécu vis-à-vis de la dépression.