La question se veut provocante. Il est malheureux qu’elle puisse se poser aujourd’hui en France. Pourtant, l’actualité vient nous montrer que de possibles héros peuvent être inquiétés par la justice, ce qui n’incite assurément pas à l’esprit civique. Les rôles sont inversés, et il semble que le bon sens ait disparu. La conclusion de la présente affaire est malheureusement : « La prochaine fois, on n’interviendra pas ».
Pour une fois que quelqu’un bouge…
La plupart du temps, lorsqu’il y a une agression dans les transports en commun ou en public, les spectateurs sont nombreux mais ne sont pas près de bouger. Il faut croire qu’ils seraient blasés par le piète sort parfois réservé aux héros d’un jour… Au Maroc, on a même vu des badauds filmer une tentative de viol ! Pourtant, ce sont quelques âmes fortes qui ont sauvé des vies, arrêté des criminels ou empêché des attentats. Une vidéo revient sur l’actualité qui nous intéresse aujourd’hui :
https://www.youtube.com/watch?v=TGY2sreh51k
Le dimanche 1er avril, soit le jour de Pâques, le métro parisien de la ligne 9 fonctionnait. Dans un wagon, une jeune femme est malmenée juste avant un arrêt. En un rien de temps, son agresseur quitte la rame et se fait la malle avec le téléphone de sa victime. Dans 99 cas sur 100, les choses s’arrêtent là. Mais c’était sans compter sur la présence de trois légionnaires, en civil car en permission.
Trois mousquetaires bien mal payés
Âgés entre vingt et un et vingt-quatre ans, les trois soldats sortaient d’une soirée longue et bien arrosée. Face à l’injustice de la situation, ils sont descendus du métro pour partir à la poursuite du malfaiteur. Malheureusement pour eux, ce dernier est présumé mineur et les légionnaires ont eu le tort de lui casser une dent – ce qui aura du moins l’avantage de le dissuader de recommencer. Il n’est donc pas évident, en France, de réagir face à une agression :
Les trois militaires ont aussitôt été placés en garde à vue, de même que leur « victime » sans papiers ni, apparemment, domicile fixe. Le parquet de Paris s’est montré très divisé sur le dossier, mais le substitut du procureur de la République a décidé de poursuivre en justice les légionnaires, avec un premier jugement attendu pour le 10 avril.
Si on réserve un tel traitement aux personnes qui réagissent encore face aux délits, il n’est pas étonnant que l’impunité pousse certains délinquants à verser dans le grand banditisme, les agressions sexuelles ou le terrorisme.