Dans l’imaginaire occidental, la France reste l’un des derniers pays européens à bénéficier d’une natalité passable, voire satisfaisante. Malheureusement, cette situation enviée par nos voisins n’est depuis longtemps qu’un lointain souvenir. Une nouvelle fois, et c’est assez rare pour être signalé, l’Insee souhaite alerter les Français sur l’accélération de la chute des naissances dans l’Hexagone…
Une accélération de la diminution du nombre de naissances
Cela fait un certain temps que les naissances sont en chute libre en France. La natalité de l’Hexagone se résorbe en fait depuis 2010-2011 environ, soit le moment où la crise économique amorcée en 2008 s’est fait le plus sentir. Par la suite, on a reproché à François Hollande une politique pas assez favorable aux familles, laquelle ne semble pas près d’être inversée.
Du côté des chiffres, les naissances sont donc en diminution en France depuis sept années, avec un véritable phénomène d’accélération depuis trois ans. En 2016, l’Hexagone enregistrait moins de naissances que l’Allemagne (783 500 contre 792 000), ce qui est pour le moins hautement symbolique. Certes, notre voisin d’outre-Rhin compte plus de 10 millions d’habitants en plus que nous, mais il n’a jamais eu une natalité réellement dynamique après la seconde guerre mondiale, avec un déficit démographique encore plus marqué en Allemagne de l’Est. Dans l’ensemble, l’Europe est actuellement tout entière marquée par une faible fécondité, laquelle explique en partie les crises migratoires actuelles :
Surtout, les naissances en janvier 2018 étaient en baisse d’1,2 % par rapport à janvier 2017. La chute est encore plus vertigineuse pour le mois suivant : 4,2 % en février 2018 par rapport à la même période de l’année en 2017. 52 700 naissances au lieu de 55 000… La situation ne fait donc que s’aggraver, et les conséquences peuvent être terribles.
Quelles conséquences ?
Moins de naissances en France qu’en Allemagne : nos parents et grands-parents ne l’auraient jamais cru. La dégringolade des naissances dans l’Hexagone depuis 1945 et le baby-boom est tout bonnement incroyable. Fin 1973, on enregistrait encore 81 000 naissances en un mois, juste avant la crise des chocs pétroliers. Fin 2017, ce chiffre est porté à 60 000 environ… Et cela malgré une population plus nombreuse. Le papy-boom sera donc toujours plus marqué, mais cette réalité remet en cause le modèle social français adopté à la Libération. Surtout, les populations immigrées sur lesquelles on comptait depuis trois décennies pour doper la natalité se prennent elles aussi au jeu d’une limitation drastique des naissances. On parle donc volontiers de fin de « l’exception française » :
Les conséquences sociales et économiques sont nombreuses. De tous temps, la natalité a été un indicateur de la santé d’une nation. Pour une économie de consommation, comme celle d’aujourd’hui, les naissances sont d’autant plus importantes… surtout quand les actifs doivent verser des pensions de retraite et qu’une dette colossale pèse sur les générations à venir. Le sociologue Alfred Sauvy, sur les travaux duquel s’appuient en partie les politiques menées après la guerre, redoutait la situation actuelle. Le général de Gaulle avec dit que la France, sans enfants, ne serait « plus qu’une grande lumière qui s’éteint ». Surtout, certaines théories économiques récentes font état d’un lien entre baisse des naissances et crise économique… Espérons que les Français se remettent au « travail » pour éviter le pire !