
La menace planait depuis un moment. En désirant lutter contre le travail dissimulé et pour un meilleur emploi des intermittents du spectacle, un tout nouveau décret pourrait mettre en péril le bénévolat dans le monde culturel. De nombreuses chorales d’amateurs pourraient être touchées… mais aussi le Puy du Fou, plusieurs fois élu meilleur parc d’attractions du continent voire du monde !
Un décret polémique
De nombreux acteurs appartenant à l’univers du spectacle amateur sont très inquiets depuis 2016. Cette année-là, une loi potentiellement restrictive est passée le 7 juillet, mais elle devait encore être promulguée et clarifiée. C’est désormais chose faite, par l’intermédiaire d’un arrêté (du 25 janvier) et d’un récent décret, qui sont loin de faire l’unanimité :
https://www.youtube.com/watch?v=gwlhbxlKj1g
Les nouveaux textes en question limitent de façon drastique la participation de bénévoles pour des spectacles d’ordre culturel « à but lucratif ». Cette expression peut sembler floue. En effet, ne serait-ce que pour dédommager d’un déplacement, louer une salle ou acheter des costumes, les entrées sont souvent payantes, même pour les petites troupes de théâtre ne voyant dans leur art qu’un passe-temps. De plus, un bénévole ne pourrait pas prendre part plus de 8 fois chaque année à la même représentation. C’est une requête particulièrement restrictive. Au Puy du Fou, une Cinéscénie est reproduite 28 fois l’an. À titre informatif, chaque bénévole en fait une quinzaine. C’est presque le double du plafond autorisé dorénavant…
La réaction ne se fait pas attendre
Si une multitude de petites associations sont concernées, la voix la plus tonitruante qui s’est élevée ces derniers jours est celle du Puy de Fou. Ce sont le fondateur et le président du parc, Philippe et Nicolas de Villiers, qui ont activé de nombreux contacts médiatiques pour réagir vigoureusement face aux dangers représentés par le décret de l’exécutif. Un article paru dans Le Figaro du 14 mars a été particulièrement remarqué. Il a d’ailleurs attiré l’attention du ministère de la Culture. Celui-ci a contacté le personnel du Puy du Fou, espérant pouvoir réécrire les textes polémiques de façon à garantir la survie des initiatives culturelles de ce genre. Il s’agit effectivement d’une véritable réussite à l’échelle nationale et d’un fleuron du prestige français à l’international, faisant des émules jusqu’en Russie et aux États-Unis.
Espérons donc que la superbe Cinéscénie puisse survivre ! En 2018, un spectacle inédit consacré à La Pérouse doit voir le jour. Sa bande-annonce est particulièrement alléchante :
Le parc a également fait valoir que le bénévolat n’était pas contradictoire avec le professionnalisme. De fait, en regard de 4 000 bénévoles environ, le Puy du Fou emploie 2 000 individus en tout, dont près de 600 sont des intermittents du spectacle. Le décret visé serait donc totalement inadapté et dépassé. De plus, il s’avérerait en Vendée désastreux pour l’économie locale.