Si pendant des siècles la question de la différenciation femmes-hommes ne semble pas avoir bouleversé l’humanité, c’est un débat vigoureux qui se tient à ce sujet depuis plusieurs décennies. Ces dernières années, la théorie du genre – ou « Gender » – a reçu les bénédictions de l’Université et de gouvernements dans de nombreux pays de la planète. Mais, récemment, de nouvelles études prennent cette thèse à contre-pied… Décidément, il est difficile de s’y retrouver là-dedans !
La théorie du genre
C’est dans le domaine des sciences sociales que la théorie du genre est née. Elle a vu le jour en Amérique du Nord, avec notamment Judith Butler. Les gender studies sont arrivées en France il y a une bonne dizaine d’années, trouvant un large soutien dans les milieux universitaires et politiques. L’enseignement du gender aurait même fait son entrée officielle dans des cours de SVT sous Nicolas Sarkozy, sous l’égide de son ministre Luc Chatel. C’est cependant l’objet d’un débat sans fin en France :
La théorie du genre minimise les données biologiques que peuvent être le caractère visible des organes génitaux acquis à la naissance ou encore l’ADN. Elle dissocie en effet l’apparence physique du genre social, que chacun serait libre de choisir en se disant « femme » ou « homme ». Cela permet même l’existence d’un genre « neutre » et tend à légitimer tous les types de sexualité. Les gender studies renvoient cependant à un ensemble relativement flou, avec différentes opinions en présence selon les chercheurs.
L’enquête Infant and Child Development
Récemment, une étude est parue dans la revue scientifique Infant and Child Development, spécialisée dans la psychologie infantile. L’enquête en question a été menée auprès de 787 garçons (biologiquement équipés d’appareils génitaux masculins) et de 813 filles (aux organes correspondants), tous âgés de 1 à 8 ans. En fait, cette publication reprend les résultats de 16 études différentes, de quoi alimenter des discussions parfois houleuses :
Courant sur de nombreuses pages, ces chercheurs concluent sur trois points. Le premier concerne un choix inné de certains jouets plutôt que d’autres en fonction du sexe, ainsi qu’à une façon différente de jouer aux mêmes jeux. Et ce sans qu’il y ait une forme de conditionnement par la société ou la famille. Ces psychologues déclarent dès lors que cette différence de genre trouve probablement son origine dans la biologie, mais il ne s’agit que d’une probabilité qu’il faut encore interroger. Le dernier point est l’accentuation des différences entre filles et garçons au fur et à mesure de leur croissance. Ainsi, les « stéréotypes de genre » pointés du doigt par les gender studies ne feraient que se greffer sur des prédispositions naturelles et biologiques dont ils ne seraient peut-être que le développement.
En bref, le débat n’est pas près de s’éteindre tant les avis autorisés semblent contradictoires…