Tandis que beaucoup se plaignent des processus d’adoption trop complexes et que l’on tente de compliquer les choses pour les familles, d’autres frôlent les limites de la décence pour encourager les adoptions.
Les enfants « jetables » : une triste réalité
Aux États-Unis, on essaie d’encourager les familles à adopter un enfant dans le besoin. Alors si cette initiative est très positive, les techniques de persuasion peuvent laisser perplexe. L’événement « Meet the kids » est organisé par une agence d’adoption chrétienne. Elle fait défiler les enfants en énumérant leurs qualités, comme on le ferait pour des bêtes de foire. Après ce premier contact des plus stressants pour les petits, une séance de « speed dating » commence. Si un enfant plaît à une famille après quelques minutes, il leur est déjà possible de l’adopter.
On imagine un peu ce que doivent ressentir tous ces enfants, poussés à défiler devant des inconnus pour être « choisis ». Ils mettent tout en œuvre de peur de ne pas être « sélectionnés » par une famille. Et ces petits ont pour la plupart déjà été abandonnés plusieurs fois. Alors l’enjeu, comme les déceptions et les traumatismes, est de taille.
Des dérives très faciles dans l’adoption
En effet, aux États-Unis il est assez simple de se débarrasser d’un enfant adopté. Il suffit de passer devant le notaire et de « rendre » l’enfant, comme on rend un article dont on ne veut plus. On retrouve là une variante bien sombre du fameux système « satisfait ou remboursé ». Ces enfants adoptés sont donc « rendus » pour différentes raisons, et peinent souvent à retrouver un foyer.
Un reportage RMC sur les « enfants jetables » aux États-Unis :
Pour les agences d’adoption, il est surtout question de faire « tout ce qui est en [leur] pouvoir pour aider ces enfants ». C’est ainsi qu’elles justifient ces procédures d’adoption qui, aux États-Unis, ne peuvent durer que trois jours. Cette simplicité entraîne par la même occasion un lourd bilan annuel. Dans le pays, une procédure sur quatre est abandonnée. Ainsi, 25 000 enfants adoptés retournent tous les ans auprès des services sociaux ou d’une autre famille.