Pris d’affection pour des chiens de refuge, un jeune autiste leur lit des histoires pour les aider à reprendre goût à la vie.
Le contact avec les animaux, en particulier avec les chiens, recèle bien des bénéfices en termes de développement psycho-affectif, d’intégration sociale ou encore de communication pour les enfants. Vecteurs de bien-être, nos amis à quatre pattes représentent un élément clé dans la canalisation des émotions (hyperactivité, hypersensibilité, agressivité…) et interfèrent positivement dans les notions de responsabilisation et d’ouverture aux autres, évitant repli sur soi et dépression.
Aussi exceptionnels soient-ils, ces êtres peuvent faire preuve de fragilité et avoir besoin, à leur tour, d’un coup de pouce à un moment de leur vie pour se remettre d’un abandon, de mauvais traitements, d’errance ou encore pour mieux supporter leur cloisonnement en attendant d’être adoptés. Depuis un an, c’est ce à quoi s’attelle Jacob Tumalan, un jeune autiste de 6 ans à peine originaire de Gardena en Californie (États-Unis), en leur rendant visite pour leur faire la lecture. Un instant privilégié tant salutaire pour les toutous que pour Jacob, qui en retire lui aussi un enrichissement personnel.
Every Thursday, a 6-year-old boy with autism brings a small mat to the Carson Animal Shelter and sits down in front of Pirate the pit bull's cage to read to him. http://4.nbcla.com/PntM7Fo
"If I read to the dogs, they will come out of their cages and find homes," says Jacob.
Publié par NBC LA sur lundi 16 mai 2016
L’instauration d’une relation « donnant-donnant » saine et inconditionnelle
Tous les jeudis après-midi, le même rituel s’instaure au refuge Saving Carson Shelter Dogs de Los Angeles: Jacob brandit un livre choisi par ses soins et s’assoit aux cotés de chaque chien, derrière ses barreaux, pour lui conter une histoire. De concert, le garçon et ses compagnons à poils ont développé une complicité et découvert au fil du temps l’existence d’un lien de confiance sans condition, dans lequel résident fidélité et non jugement.
L’occasion est donnée aux chiens de recevoir de l’affection et de l’attention, ce qui les aide à montrer la facette cachée et touchante de leur personnalité, à se (re)socialiser et à s’habituer (ou se réhabituer) progressivement à la présence humaine. Les amis canidés les plus agressifs se trouvent plus calmes et les plus peureux ou farouches reprennent doucement confiance en eux et en l’Homme, mettant ainsi toutes les chances de leur côté pour trouver une famille d’accueil bienveillante.
Souffrant d’une forme de misophonie liée à son trouble, Jacob pour sa part se focalise beaucoup moins sur les bruits environnants depuis qu’il a débuté ces entrevues et se trouve de fait plus concentré, ce qui l’a considérablement aidé à améliorer ses résultats solaires, assure sa maman. La relation avec les chiens, et avec les animaux en général, développe aussi le sentiment d’empathie, ce dont ne manque assurément pas Jacob.
Une relation également axée sur un mode de communication non verbale
Malgré les différences qui résident entre Homme et chien, chacun peut par ailleurs se comprendre à travers le regard, les attitudes ou les gestes, ce qui explique en grande partie le succès de ces séances. Cette interaction favorise, chez l’enfant comme chez les chiens, la production d’hormones comme l’ocytocine (circuit de l’attachement), les endorphines (circuit de la relaxation, du bien-être) et la dopamine (circuit du plaisir, de la récompense), qui agissent comme véritables catalyseurs. Une histoire résolument attendrissante et riche en enseignement !