Des siècles durant, le mariage a été affaire de religion. Mais cela fait belle lurette que les États se sont emparés du privilège de légiférer à son égard. Le mariage traditionnel entre un homme et une femme est encore bien présent dans certains pays. Cependant, dans l’ensemble, il est en recul : il est mis à mal par les relations sexuelles prémaritales, les naissances hors mariage, la reconnaissance des concubinages, les divorces, les pactes solidaires ou encore les unions civiles entre personnes de même sexe (ou pas). Dans plus d’une contrée, ces dernières ont même reçu la dénomination officielle de mariage de la part du législateur, comme en France depuis la loi Taubira. Ailleurs, ces velléités passent moins bien semble-t-il…
L’Est à rebours de l’Ouest ?
Le mariage civil entre personnes de même sexe est désormais assez courant en Occident. France, Portugal, Belgique, Espagne… C’est aussi le cas du Brésil ou encore de certains États fédérés des USA, comme la Californie ou celui de Washington (Seattle). D’année en année, cette législation semble gagner de nouvelles contrées. Pourtant, d’autres pays ont déjà sauté le pas de revenir sur leur choix, à l’instar des Bermudes. D’autres prennent les devants en sanctuarisant dans leur Constitution le mariage traditionnel entre une homme et une femme afin d’éviter toute innovation à son égard.
D’un point de vue contextuel, il faut savoir qu’entamée par la crise économique mondiale, la stabilité politique roumaine peine à être parfaitement rétablie :
Dans cette catégorie de pays, nous trouvons par exemple la Hongrie. La Roumanie, autre État membre de l’Union européenne, pourrait bientôt rejoindre le club. En effet, un référendum aura lieu à ce sujet les 6 et 7 octobre 2018.
Un référendum suivi à l’international
Les Roumains sont donc invités à se rendre aux urnes pour se prononcer sur ce thème. Il s’agit d’un référendum d’initiative populaire, propre aux régimes de démocratie semi-directe, rendu possible grâce à la Coalition pour la famille. Celle-ci a recueilli la signature d’environ trois millions d’électeurs roumains inscrits sur les listes électorales, alors qu’un demi-million aurait déjà suffi à déclencher la procédure référendaire. Il faudra cependant 30 % de participation au référendum pour le rendre valide. Pour l’instant, les sondages semblent indiquer une issue favorable pour la proposition défendue par la Coalition pour la famille, à la seule condition qu’assez de votants se déplacent. L’organisation prévue sur deux jours devrait faciliter la participation.
En 2012, c’était un référendum demandant la destitution du président qui avait lieu en Roumanie :
Le gouvernement social-démocrate soutient ce référendum, contrairement au président du pays qui bloquait depuis 2016 la tenue d’un tel scrutin. Les ministres roumains ont reçu le soutien de l’Église orthodoxe romaine, mais il se heurte à une grande partie de l’opposition au Parlement. On sait que la Hongrie vient d’être frappée par le Parlement européen du déclenchement de l’article 7 du traité de Maastricht (suspension pour un État membre de son droit de vote au sein des institutions européennes). La Roumanie fera elle aussi l’objet d’un vote similaire plus tard dans l’année, et elle pourrait faire les frais des résultats de son référendum, les députés européens n’étant pour la plupart pas sur la même ligne que l’opinion conservatrice roumaine.