Après l’effondrement du pont de Gênes il y a quelques semaines, les structures de béton vieilles de cinquante ans n’inspirent plus vraiment confiance. Dans le Jura, le barrage de Vouglans fait peser une menace importante sur les communes de la vallée de l’Ain.
L’hypothèse de la rupture du barrage
En août, une grande partie du pont de Gênes s’est effondrée, entraînant la mort de quarante-trois personnes. Partout dans le monde, cette catastrophe a remis en cause la solidité des infrastructures de béton. La question se pose en France également, avec le barrage de Vouglans. Haut de 130 mètres et large de 430 mètres, il est désormais sous haute surveillance.
Depuis les événements de Fukushima en 2011, EDF est dans l’obligation d’envisager les pires scénarios par simple mesure de sûreté. Ainsi, l’entreprise a dû rédiger un document officiel qui fait état de l’ensemble des dégâts causés par un éventuel effondrement du barrage de Vouglans. Que se passerait-il dans ce scénario catastrophe ?
Aucun test ni simulation effectués
Selon les informations présentes sur ce document, le barrage pourrait théoriquement céder sous le poids des six cents millions de mètres cubes d’eau qu’il retient. Dès lors, une vague haute de douze mètres submergerait plus de cinquante villages, balayant la vallée de l’Ain sur son passage. La première commune menacée est celle de Cernon et ses deux cent trente habitants. Comme pour tous les autres villages de la vallée, la commune a mis en place un plan de sauvegarde. Mais ce dernier n’est prévu que pour une rupture progressive du barrage : une situation qui laisse à tous le temps de s’organiser. L’autre problème est que le plan n’a jamais été testé.
Dans la plupart des villages concernés par cette éventuelle catastrophe, les plans de sauvegarde n’ont jamais fait l’objet de tests. Les mairies n’ont pas organisé de simulations afin de préparer les habitants. À Cernon, la mairie conserve des « fiches réflexe », mais elles n’ont jamais été testées…