L’affaire Benalla défraie la chronique depuis une semaine environ. Elle semble marquer une véritable césure dans le quinquennat présidentiel d’Emmanuel Macron. Celui-ci avait effectué un voyage officiel aux États-Unis, après avoir lui-même accueilli en France en juillet 2017 Donald Trump. Les Américains et leur presse le tenaient en très haute estime, mais la déception est aujourd’hui d’autant plus grande… Cela se vérifie dans de nombreux autres pays.
À l’étranger, la presse mainstream ne mâche pas ses mots
Dans le monde entier, ce sont de nombreux journaux influents et de premier plan qui couvrent depuis une semaine l’affaire Benalla. Leur avis est unanime : il s’agit d’une véritable crise, dont les faits sont graves. L’impact négatif sur l’image d’Emmanuel Macron est total.
En France, le 24 juillet dernier, l’émission C dans l’air de France 5 revenait sur cette actualité :
Le New York Times, qui qualifiait déjà il y a moins d’un an Macron de « président raté » à l’« ego surdimensionné », y voit de nouvelles munitions offertes à l’opposition sur un plateau d’argent. En Allemagne, Die Welt y devine « le plus gros scandale » de son mandat qui en serait plutôt à ses débuts. Les titres sont partout les mêmes, comme en Espagne avec El País.
Une crise qui laissera des traces
Le quotidien espagnol El Mundo estimait cette semaine que l’affaire Benalla marquerait de son empreinte indélébile ce mandat Macron. Le média italien La Repubblica critique également les réactions de la majorité, comparant le parti La République en marche ! à une « coquille vide ». Ses commentateurs pensent que le système actuel est en train de vaciller en France : certaines réformes prévues par l’exécutif seront dès lors impossibles, tandis qu’un remaniement semble nécessaire.
La première réaction publique d’Emmanuel Macron, plutôt tardive, a elle aussi surpris les médias étrangers, notamment en raison de son côté provocant :
Pour La Repubblica, c’est l’inanité du « hold-up du siècle » – id est l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron – qui se retrouverait révélée par ce scandale. En Suisse, Le Temps parle d’un retour des pires procédés politiques de l’histoire, évoquant les « barbouzes » du général de Gaulle.
Seul l’assez humble média conservateur Reaction en Grande-Bretagne trouve que l’affaire Benalla ressemble plus à un soufflet bien présenté qu’à autre chose. Mais une chose est sûre : c’est que quelqu’un cherche à nuire à Emmanuel Macron, potentiellement parmi ceux-là mêmes qui l’ont porté à la présidence.