À Nîmes, un médecin spécialiste du traitement de l’obésité (le Dr Olivier M.) a été mis en examen. Pour aider ses patients à perdre du poids, ce dernier est soupçonné d’avoir administré un traitement interdit en France. Interdit car potentiellement très dangereux pour la santé. Le praticien sera ainsi entendu pour « blessure involontaire, mise en danger de la vie d’autrui et escroquerie ». Ce dernier est fortement suspecté d’avoir administré ce fameux traitement à près de 515 patients (dont un qui a failli en mourir) entre 2011 et 2014. Pour compléter le tableau, il aurait aussi réalisé de fausses déclarations auprès de la Sécurité sociale afin d’être « indemnisé » sur un montant de près de 447 000 euros.
Un patient qui a failli perdre la vie
L’histoire remonte à 2014, alors que les urgences du centre hospitalier de Nîmes accueillent un patient mal en point : « Cet homme souffrait de complications après avoir subi une injection d’acide hyaluronique dans l’estomac pour combattre son obésité, en réduisant la sensation de faim, au bloc opératoire de la clinique Grand Sud ». Heureusement, grâce aux médecins, le patient a été tiré d’affaire.
Cependant, l’Agence régionale de santé (ou ARS) va décider de s’intéresser à ce cas et notamment aux dernières consultations de la victime, pour remonter jusqu’au docteur Olivier M. Pendant son enquête, l’ARS va trouver d’autres cas de ce genre, traités par le passé : « Nous avons recensé une dizaine de personnes qui ont souffert de complications après avoir subi ces injections dans cette clinique ». Les enquêteurs vont ainsi découvrir que ce fameux spécialiste de l’obésité utilisait un traitement interdit en France pour plusieurs raisons : « Ce traitement a été écarté par les autorités non seulement parce qu’il est inefficace, car son effet s’estompe avec le temps, mais aussi en raison des risques de complications médicales qui peuvent être mortelles ».
Il effaçait ses traces après chaque opération
Après chaque opération, le docteur maquillait son méfait et effaçait les traces de ses achats (nécessaires à la réalisation des injections). Cependant, l’ARS ne peut actuellement pas confirmer qu’il n’y ait eu aucun complice dans la clinique. Enfin : « Afin d’obtenir le remboursement de ses patients par la CPAM, Olivier M. facturait ses actes illégaux au titre d’actes d’endoscopie tout en pratiquant des dépassements d’honoraires ». Lors de sa garde à vue, le suspect est très rapidement passé aux aveux et a expliqué qu’il avait monté cette affaire pour gagner de l’argent. La raison ? Une période difficile au niveau financier. En fouillant dans son domicile, les enquêteurs ont découvert que ses premiers actes illégaux étaient antérieurs à 2013 (date des premières traces retrouvées) et ont lancé un appel à témoins pour tenter de retrouver d’autres victimes du docteur minceur.