Selon un rapport de l’organisation Médecins sans Frontières, 6 700 Rohingyas auraient été assassinés en l’espace d’un mois. Et parmi eux, de nombreux enfants.
9 000 morts au mois de septembre
D’après les résultats d’enquêtes menées par Médecins sans Frontières au Bangladesh, au moins 9 000 personnes sont décédées entre le 25 août et le 24 septembre. Cette triste période correspond également au premier mois de campagne militaire lancée par l’armée de la Birmanie. Cette dernière a répondu par la force au soulèvement du peuple, alors réprimé depuis des dizaines d’années. Les Nations Unies ont qualifié cette opération d’« épuration ethnique ».
Parmi les 9 000 morts, certains ont été victimes d’épidémies au sein des camps. Néanmoins, pour 6 700 d’entre eux, le décès serait lié à des actes de violence. Les études montrent que 69 % des homicides sont imputable à des tirs par balle, 9 % à des brûlures et 5 % à des actes de tabassage. Enfin, parmi les 6 700 personnes assassinées, 730 sont des enfants alors âgés de moins de cinq ans.
Un bilan lourd qui pourrait être en dessous de la réalité
Ces terribles chiffres annoncés par MSF ne sont pourtant qu’une estimation revue à la baisse. L’organisation explique :« Les nombres de décès sont vraisemblablement sous-estimés, parce que nous n’avons pas enquêté dans tous les camps de réfugiés au Bangladesh et que les études n’incluent pas les familles qui n’ont jamais pu sortir du Myanmar. Nous avons entendu des personnes raconter que des familles entières avaient péri après que les forces armées les ont enfermées dans leurs maisons avant d’y mettre le feu. »
De plus, le Ministère de l’Information birman a compté seulement 400 décès parmi les Rohingyas. Ces derniers seraient, selon les autorités, des « terroristes extrémistes ». Ils auraient donc trouvé la mort lors des « opérations de nettoyage » conduites par l’armée. Depuis la fin du mois d’août, de nombreux observateurs et organisations ont accusé l’armée de la Birmanie de viols, d’incendies volontaires et de meurtres à l’encontre des Rohingyas. Les autorités ont déclaré, face aux preuves accablantes à l’encontre de l’armée, que les villageois seraient eux-mêmes à l’origine de ces actes.