Ce jeudi, des prêtes hindous ont élu et intronisé une petite fille de 3 ans, comme la nouvelle déesse de Katmandou. La fillette a été retirée à sa famille et amenée dans un palais où elle y restera jusqu’à sa puberté, adorée et choyée par ses suivants.
Une tradition très ancienne, encore active
Appelée « Kumari » (ce qui veut dire « vierge »), le fillette est considérée comme l’incarnation d’une déesse hindoue, nommée Tajelu. Lors de son intronisation, Trishna Shakya a été portée par son père, jusqu’au palais qui la protégera durant plusieurs années. La jeune Trishna n’aura pas le droit d’en sortir, sauf en cas de fête religieuse. Se faisant, elle devra systématiquement être portée, pour que ses pieds de déesse ne soient pas souillés par le sol impur.
Lors d’une interview, sont père a déclaré que c’était « une bonne chose » que sa fille soit devenue la nouvelle « Kumari », figure très emblématique au Népal, mais qu’il était néanmoins triste qu’elle ne grandisse pas avec eux.
Une pratique critiquée par les associations de défense des droits des enfants
Pendant qu’elles sont des Kumari, les jeunes filles sont adulées, adorées et choyées par des serviteurs. Cependant, jusqu’à il y a peu, elles n’avaient pas accès à l’éducation et devaient quitter le palais après leurs premières règles.
Le retour à la vie « normale » est souvent catastrophique pour une ancienne Kumari. Malgré une somme assez rondelette offerte par l’état à la fin de son « règne » (140 années de salaire moyen népalais), elles ont souvent du mal à se faire une place dans la société. Se marier est quelque chose de presque impossible puisque selon la légende, quiconque se marie avec une ancienne Kumari, meure dans l’année.
Certaines Kumari sont devenues folles, supportant mal le fait de ne plus être adorées et d’autres finissent à la rue, afin de fuir l’adoration qu’elles inspirent.