L’Inde a trouvé une façon insolite de faire freiner les chauffards aux abords des points sensibles sur les routes: des trompe-l’œil et illusions d’optique.
Les illusions d’optique et autres trompe-l’œil envahissent la toile et rendent fous les internautes régulièrement, mais l’Inde vient d’y trouver une réelle utilité, à savoir réduire les accidents de la route liés aux excès de vitesse.
Le ministre indien du transport routier et des autoroutes, Nitin Gadkari, souhaite utiliser des illusions d’optique pour rendre les routes plus sûres dans son pays.
We are trying out 3D paintings used as virtual speed breakers to avoid unnecessary requirements of speed breakers pic.twitter.com/M5r6zkO6uU
— Nitin Gadkari (@nitin_gadkari) 26 avril 2016
L’idée du ministre n’est pas de réaliser de grandes œuvres au sol mais plutôt de simples dessins de cinq ou six blocs qui ressemblent à des passages piétons, mais aussi à de véritables obstacles pour les automobilistes qui roulent à très grande vitesse sur les routes. Grâce à ce dispositif ingénieux, qui produit les mêmes effets qu’un dos d’âne (sans abîmer les suspensions des véhicules), les chauffards ne se rendraient compte de la supercherie seulement à quelques mètres du dessin, après avoir ralenti, croyant qu’ils avaient affaire à un obstacle au milieu de la route.
Raghav Chandra, président de l’Agence des routes nationales de l’Inde, indique que le pays va tester un ou deux sites pilotes avant de déployer le concept à l’ensemble du pays.
Utile qu’une seule fois ?
Les critiques pleuvent quant à cette idée en Inde. En effet, une fois que l’automobiliste sait qu’il s’agit d’un trompe-l’œil, il n’hésitera plus les prochaines fois et ne ralentira pas. Une chose est sûre, cependant, lors des premiers essais, les conducteurs se font berner :
Les accidents de circulation sont l’une des principales causes de décès dans le monde, et l’Inde est un grand contributeur à ce problème. Le pays compte le plus de décès sur les routes dans le monde. Ces techniques sont une solution intelligente, car elles ne nécessitent que de petites quantités d’argent pour inciter les gens à changer leur comportement au volant.
En Australie, un exemple similaire implique l’utilisation de visages heureux ou tristes pour inciter les gens à arrêter leurs excès de vitesse. Cet essai a montré que les gens réagissent davantage à des expressions de visage qu’à des chiffres sur un compteur. Ils ont ainsi tendance à se sentir coupable et ralentir.